Philippe Pozzo di Borgo
Alors qu’il dirige la maison de vin de Champagne Pommery, le 23 juin 1993, Philippe Pozzo di Borgo se blesse dans un grave accident de parapente au Col des Saisies et perd toute mobilité. Trois ans plus tard, sa femme décède. Plongé en profonde dépression, c’est son auxiliaire de vie, « un repris de justice au comportement parfois fantaisiste », Abdel Yasmin Sellou, qui va l’aider à reprendre goût à la vie. Dans son livre Le Second Souffle, publié en 2001, Philippe Pozzo du Borgo raconte : « Nous étions deux desperados qui cherchions un moyen de nous en sortir : le riche tétra, fou de douleur d’avoir perdu son épouse, et le jeune caïd qui sort de taule et veut tout faire sauter. Deux gars en marge de la société qui s’appuient l’un sur l’autre ». De son accompagnateur, il écrit : « Abdel m’a soigné sans discontinuité comme si j’étais un nourrisson. Attentif au moindre signe, présent pendant mes absences, il m’a délivré quand j’étais prisonnier, protégé quand j’étais faible. »
Mireille Dumas produit en 2003 un documentaire sur leur histoire, intitulé À la vie, à la mort. Ce reportage inspire le film Intouchables sorti en 2011, avec François Cluzet et Omar Sy. Philippe Pozzo di Borgo s’intéresse aujourd’hui, notamment aux dispositifs biomédicaux à l’échelle nanométrique que l’on pourrait implanter dans le cerveau afin d’assister les personnes handicapées. Résidant dans la région d’Essaouira, au Maroc, il s’est remarié et a eu deux autres enfants. En 2015, il a publié un nouveau livre, Toi et moi, j’y crois (éditions Bayard), où il revisite ses différents « Moi » forgés au fil des événements de sa vie. Fort des liens qui l’unissent à l’association Simon de Cyrène, notamment, il a tenu à être Parrain d’honneur du Printemps des fragilités.